Message Espérance ( escale à part )

 

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Un mot ce jour pour être avec vous tous, famille et amis. Gardons l’espérance dans nos cœurs, malgré l’isolement de chacun, regardons ce qui peut-être amélioré et ce qui se transforme dans nos vies, dûs à cette situation Extra-ordinaire.

Les mots : Courage et Patience sont très à la mode,

  • Admiration aussi pour des Hommes dévoués aux autres,
  • Responsabilité pour tous nos jeunes qui vont continuer de travailler,
  • Créativité pour les parents de jeunes enfants coincés à la maison,

La liste peut-être très longue. Nos vies changent et nous devons nous adapter à ce changement en nous serrant les coudes ( imagé, bien-sûr…).

La vie continue sur Kermotu aussi, le virus arrive partout et certain sont effrayés à tel point qu’ils essaient de faire barrière en lançant des cailloux sur les bateaux pour essayer de les faire partir. L’arrivée des conquistadors et de leurs maladies a laissé des traces !!

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Nous venions d’arriver au Panama quand le pays a fermé ses frontières. A deux jours près nous étions refoulés. Plus question de faire venir nos deux mamans dans de telles conditions. Le passage du canal semblait même compromis. La marina qui nous a accueillis, est devenue une base de rencontre entre marins, Radio Ponton fonctionnant à fond, même trop car des fakes news circulaient aussi… La date du passage du canal a pu être avancé avec l’obligation de prendre 3 handliners locaux pour les amares. Nous avons pu profiter des derniers passages pour les voiliers. Tout s’est bien passé et nous avons même bravé l’interdit en faisant un dernier plein de provisions chez un chinois, côté Pacifique. Le dilemme est maintenant : Que faisons-nous ? Car tous les pays sont fermés et la Polynésie Française ne veut pas des nouveaux bateaux…

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Paul qui devaient accompagner ses grands-mères et rester avec nous pour la transpacifique, a voulu tenter l’Aventure et a trouvé un avion pour le Costa-Rica, frontalier du Panama, puis s’est rendu près de la frontière à nous attendre. Nous avons mis 4 jours à le rejoindre en priant de ne pas tomber sur des coast-guards. Le ciel est avec nous et nous l’avons récupéré. Nous avons même eu la joie d’être accueilli par nos amis du bateau Maloya, Sarah et Aurélien et leurs deux adorables enfants Nael et Mia, au Costa-Rica depuis 3 mois. Ils sont venus s’ancrer au point de Rdv avec Paul et ont servi d’intermédiares entre nous.

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Comme nous sommes illégaux au Costa-Rica ( frontières fermées ), nous allons retourner au Panama et attendre la suite des évènements, confinés sur le bateau.

Tout va bien à bord, nous avons des pâtes et du riz pour plusieurs mois et Philippe pêche de gros poissons !

Nous pensons fort à vous tous, nous vous souhaitons énormément de courage et de patience pour les jours à venir et nous avons hâte de connaître le moment où l’on pourra se prendre dans les bras les uns les autres et s’embrasser bien fort en riant de cette incroyable tranche de vie.

On vous embrasse.

Ps :  La suite du voyage en vidéo, sera repris à la prochaine escale.

Los Roques, Francisky et compagnie… (escale 78 )

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L’archipel des Roques s’étend sur une distance de 36km d’Ouest en Est et de 24km du Nord au Sud. Nous commençons notre découverte par les îles les plus proches de Gran Roque.

Certaines, comme Cayo Pirata, servent de base arrière pour les pêcheurs, d’autres ont de petits restaurants de plage qui permettent aux touristes déposés sur les plages, de déjeuner. Los Roques sont réputés pour la pêche aux langoustes qui représente 90% de la production du Vénézuela.

Nous naviguons donc d’île en île pour découvrir ce paradis terrestre. L’entrée sur le territoire nous autorise à 15 jours donc nous ne perdons pas de temps. Les premiers jours nous ne croiserons que très peu de bateau mais beaucoup de lanchas rapides pleines de touristes. Leur plaisir étant de farnienter sur les plages de sable blanc et des baignades à volonté.

On vous embrasse.

PS : Le CORONAVIRUS touche de plus en plus de pays et à l’heure actuelle, nous sommes au Panama qui a été fermé deux jours après notre arrivée. Beaucoup de bateaux de voyage sont donc à l’arrêt dans les différents pays où ils sont arrivés. Nous avons été obligé d’entrer dans la marina jusqu’au passage du canal mais on a pu avancer la date et nous devrions passer dans deux jours. Nous partirons directement vers la Polynésie. Le virus commence à atteindre l’amérique centrale et nous avons hâte de pouvoir partir car les mesures se font, ici aussi, de plus en plus restrictives.

Nous pensons bien à vous et sommes de tout coeur avec vous. Respectez les consignes, prenez soin de vous et de vos proches.

 

Gran Roque à Los Roques (escale 77)

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Le parc national de Los Roques est un archipel du Vénézuela, Il est situé à environ 40Mn (soit 80 km) au nord des côtes. Il compte environ 300 îles ou cayes dont une principale Gran Roques, est habitée. D’une superficie de 1.7 km2, elle a une petite chaine montagneuse avec un pic à 124 mètres, et une autre partie plus plate où se trouve le village de 1200 habitants environ.

Sur Gran Roque, tout le monde se déplace pieds-nu dans les rues couvertes de sable blanc. Pas d’hôtel de luxe ou de grand complexe, une soixantaine de maisons sont devenues des Posadas (pensions) et accueillent les touristes. Ils sont essentiellement Vénézueliens et arrivent par des petits avions, directement de Caracas.

Pour aller visiter les autres iles et « buller » sur les belles plages de sable blanc, la seule solution est les speed-boats des locaux qui partent le matin, déposent les touristes sur l’île de leur choix avec parasol et glacière puis reviennent les chercher quelques heures et quelques coups de soleil plus tard….

L’entrée sur le territoire du Vénézuela à Gran Roque, est un véritable parcours du combattant : il faut trouver les 4 bureaux éparpillés sur l’île. Nous commençons par le plus facile, visible sur la plage, la police. Après une inscription en règle sur un gros régistre, et voyant notre difficulté à comprendre les explications en Vénézuelien, le chef désigne un soldat pour nous accompagner vers les bureaux suivants. Nous voici donc escortés à travers la petite île vers le bureau du parc national, puis celui de l’immigration et enfin celui du port office. Tout en marchant, le soldat nous décrit les endroits les plus beaux de l’archipel, hélàs nous ne comprenons rien à part « cayo de Agua » qu’il répètera tellement de fois que nous comprenons que le lieu doit être paradisiaque et à ne pas rater…

Nous déboursons une jolie somme pour pouvoir rester 15 jours dans ces eaux bleues et limpides : 8 millions de Bolivars !!! Heureusement pour nous, le cours du Bolivar a encore chuté et le change nous est plutôt favorable. Nous avions prévu de payer 450$ et nous ressortons avec une facture de 120$!!! Belle surprise mais en fait le calcul est fait en fonction de l’humeur… et notre tête devait être acceptable ce jour-là !!  Pas un seul des bateaux rencontrés ensuite, n’avait payé la même chose et des plus petits bateaux ont même eu une facture plus salée que nous.

Nous resterons deux jours à nous promener dans les ruelles de ce très joli village. Les maisons peintes de toutes les couleurs, la plage encombrée des Lanchas (grandes barques pour la pêche ou pour les touristes), les pélicans et mouettes en grand nombre, le Wifi gratuit sur la place principale mais surtout la tranquillité et la gentillesse des locaux, nous ont enchantés. Le Vénézuela subit une énorme crise économique qui a ruiné le pays mais à Gran Roque, la vie est douce et aucune insécurité n’est resssentie. Les locaux vivent de la pêche et surtout du tourisme qui reste à l’échelle de cette petite île. Nous sommes sous le charme.

On vous embrasse.

 

Cap à l’Ouest, vers Los Roques (escale 76)

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Tout est en ordre, les pleins sont faits ( essence pour Kermotu et pour l’annexe ), cuve à eau pleine, les placards débordent de spécialités typiquement Française, appréciées et introuvables ailleurs. Les moteurs sont vérifiés, les voiles sont neuves….

On est PRET !

C’est la météo qui nous met des bâtons dans les quillons..!!! Le vent est très fort et lève des vagues qui ne nous donnent pas envie de lever l’ancre. On attend donc encore… Mais ne serait-ce la peur de l’inconnu ou le fait de quitter le cocon construit à Ste Anne pendant plusieurs mois dans lequel on se trouve bien. On est pas si pressé de partir en fait…

Redevenir voyageur du monde, demande un certain sacrifice de son confort, de la vie facile où l’on trouve tout à proximité, la séparation des bateaux-copains, les contacts téléphoniques et l’accès internet haut débit…

Partir vers l’inconnu nous rend Petit et Humble. Nous ne sommes plus tout à fait maître de notre vie : il faut apprendre à respecter les éléments naturels, accepter d’attendre et remettre en question, chaque jour, le planning prévu. On se retrouve seul face aux éléments et face à soi-même dans des situations totalement inconnues qu’il faut apprendre à gérer au mieux.

Quelques jours supplémentaires d’attente nous font réfléchir profondément à ce départ vers l’Ouest, vers Panama, vers le Pacifique. C’est un peu le début de la fin car nous ne ramenerons pas Kermotu. Il sera vendu dans le Pacifique et le voyage prendra fin. C’est aussi une séparation plus grande et plus difficile à combler car les distances augmentent et les visites se feront plus rares.

Malgré toutes ces réflexions, nous levons l’ancre et continuons cet incroyable voyage qui nous permet de Vivre avec un grand V, de dépasser nos limites et de renforcer notre amour mutuel.

On vous embrasse.