Fin de chapitre… (escale 70)

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Nous quittons Grace et Grégory, avec beaucoup de tristesse. Cette rencontre incroyable nous a énormément marqué et nous aurions voulu rester plus longtemps sur Samana pour mieux les connaitre. Nous devons reprendre la mer et lever les voiles vers Mayaguana, où nous ferons la clearance de sortie du territoire des Bahamas. Comme les séparations ont été difficiles, nous reprenons la mer dans l’après-midi, et nous devrons naviguer de nuit pour arriver au petit matin à Mayaguana. Le temps est clément et Kermotu file sans souci, direct vers son but.

Au petit matin, l’impensable arriva… (cf escale 56). Sur une mer calme, par faible vent, le mât de kermotu saute de son embase et tombe directement, la tête la première, dans l’océan. Nous sommes abasourdis et après mûre réflexion, nous décidons de couper les boûts et haubans pour éviter que le mât abime la coque. Nous le voyons glisser au fond de cette eau cristalline avec émotion.

L’année 2019 se termine sur cette Aventure qui stoppe momentanément notre voyage. Nous arriverons jusqu’en Martinique où les travaux seront effectués.

Maintenant nous vous souhaitons une magnifique année 2020, pleine de bonheurs et de joies. Belle et Heureuse année à tous !

On vous embrasse.

Et l’impensable arriva… (Article 56)

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Le voyage de Kermotu prend un virage à 180°!

L’article 56 et les suivants devaient vous partager la beauté des paysages découvert aux Bahamas. Bien-sûr ce n’est que partie remise MAIS….

Kermotu a démâté!!!

Hier matin, en naviguant tranquillement vers notre mouillage dans le lagon de Mayaguana, le ciel magnifique, un vent faible de 13 noeuds nous faisait avancer à 5 noeuds. Comme nous arrivions sous le vent de l’île, la mer était calme à légèrement agitée. Nous étions au poste de pilotage à admirer la côte qui se dessinait devant nos yeux.

En quelques secondes incompréhensibles, le mât se met à basculer directement dans l’eau, entrainant les voiles et la bôme. Les haubans, les écoutes, les drisses et tous les boûts se mettent en tension. Le temps que l’on comprenne ce qui se passe et que l’on réagisse paraît bien court et long à la fois. Comment est-ce possible? Que doit-on faire?….

Pour moi, il n’y a pas d’autre choix que de laisser le gréement tomber à l’eau. Plus des 3/4 y était déjà et nous n’avions pas la force physique pour remonter cette énorme poutre. Comme il était encore retenu par les haubans, cela tapait contre la coque et risquait de provoquer une voie d’eau. Munis de scies et de pinces, nous avons scié tous les boûts puis les haubans. Cela nous a pris une petite demi-heure. Comme tout était en tension, nous devions faire attention à ne rien recevoir et ne pas se faire emporter.  Tout le gréement a fini par s’enfoncer  et nous sommes restés impuissants et tristes à regarder la danse des voiles dans la mer puis plus rien…. Par 1000 mètres de fond, le poids du mât et de la bôme a réglé le problème en quelques secondes.

Nous nous sommes pris dans les bras, l’un l’autre, choqués par la rapidité et la violence de ce qui venait de se passer. L’aventure venait de changer de cap…

Dans notre malheur, nous avons eu beaucoup de chance. Le bimini pare-soleil, a protégé ma tête lors de la chute. Le mât a basculé sur le côté du bateau sans abimer les panneaux solaires, ni les bossoirs, ni l’annexe. Les moteurs n’ont rien subi et les hélices non plus. La coque a eu quelques rayures mais sans gravité. Nous avons donc toujours un bateau qui flotte et de quoi le ramener au chantier en Martinique. Philippe a pu rebrancher le pilote automatique et l’Ais. Nous avons encore la VHF portable et les feux de navigation fonctionnent.

Nous commençons à digérer l’évènement et nous allons profiter d’une fenêtre météo favorable pour reprendre la mer :  quelques jours de vent faible à très faible qui permettent de rendre la mer plus plate. Tributaire du niveau d’essence, nous serons obligés de faire des arrêts réguliers pour remplir le réservoir. Turk et Caïcos, La République Dominicaine, Puerto Rico, les Vierges Américaines ou Anglaises puis Guadeloupe et Martinique. On prévoit un périple d’une dizaine de jours en priant que les moteurs ne nous lâchent pas.

On vous embrasse.

 

 

 

 

On vous dit tout… (escale 23)

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Bien-sûr, la carte postale semble idyllique et on est pas loin de la vérité !

Mais on ne pourrait pas apprécier notre chance à sa juste valeur, s’il ne nous arrivait pas quelques petites mésaventures.

Rien de grave, rien d’irréversible, mais juste de quoi vous pourrir la vie pendant quelques temps et vous faire penser que sur « terre », la vie peut être plus simple parfois…

Tout cela est aussi une question d’organisation, d’observation, de respect de la nature et surtout, la vie sur un bateau demande une grande entraide entre nous deux. Nous devons forcément nous faire confiance mutuellement. On doit pouvoir compter sur l’autre à tous moments et à 100%. Toutes les décisions sont prises à deux, comme ça, pas de fautif….

Nous avons vécu notre première tempête tropicale Beryl, il y a quelques jours maintenant et nous avions pas forcément pris la bonne décision :  ancrer dans une baie que l’on connaissait bien. Nous avions déjà eu des problèmes d’accroche depuis que l’on a récupéré Kermotu et nous ne faisions plus trop confiance à notre ancre. Mais la route était longue et fatigante avec le vent dans le nez. Ce choix de l’arrêt dans une baie bien connue, nous paraissait le bon. 

Après 11h de navigation dans un vent incroyable et une mer démontée, l’ancre est posée, de nuit, entre deux autres bateaux. Nous branchons systématiquement les alarmes de mouillage, qui définissent un périmètre de sécurité que ne doit pas dépasser le bateau. C’est à 4h du matin que l’une d’elle se déclenche …

Les rafales sont énormes, c’est le déluge et c’est le noir absolu. L’ancre a lâché ! Nous reculons à toute vitesse sur l’ilet Pigeon de la réserve Cousteau. Et quand on s’est rendu compte que le guideau n’arrivait pas à remonter l’ancre et les 50m de chaîne qui pendaient sous le bateau, on a vraiment commencé à avoir très peur…

Quand les éléments se déchainent ainsi, il vaut mieux être, très bien préparés ou ne pas être là, du tout…  On a bien réagi et on a eu de la chance…  et on a maintenant une nouvelle ancre!

On vous embrasse.

 

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https://youtu.be/sqRzug5Nea8