Faaite, un arrêt mérité…(escale 99)

Toujours avec nos amis du bateau Mare, nous partons à l’assaut de Faaite, atoll connu pour diverses raisons.

La plus sportive est celle de sa vague qui se forme avec une houle du Sud. L’entrée dans la passe permet de bien la voir, de profiter des exploits des surfeurs locaux et de Yann qui n’a pas pu se retenir de l’affronter. Bravo à lui et on a même pu immortaliser un de ses tubes.

La plus terrible est celle du « bûcher ». Le drame s’y déroula en 1987. Très isolée géographiquement, la population croit encore fortement aux Tupapahu ou revenants, et tout événement est interprété sous un angle surnaturel. Tout se mélange à la religion chrétienne : La population reçut la visite de trois jeunes femmes se réclamant du Renouveau Charismatique lié à la religion catholique. En trois jours elles retournèrent les esprits et accréditèrent l’idée que le diable se cachait dans l’île. En l’absence du maire, quelques jeunes se croyant investis d’une mission divine jetèrent six personnes dans les flammes d’un bûcher sur la place du village. Tahiti fût alerté et 24 jeunes furent traduit en justice. Quelques peines de justice furent prononcées mais beaucoup regagnèrent leur île car l’économie de l’île toute entière était touchée par l’absence des principaux récolteurs de coprah et des pêcheurs.

Tout est rentré dans l’ordre à Faaite, mais la population ne peut oublier ce drame qui toucha chaque famille soit en tant que victime soit en tant qu’auteur de ces tragiques événements.

Nous nous sommes mis au quai où il n’y avait que la navette scolaire. Les deux bateaux rentraient juste devant et le courant de la passe était vraiment impressionnant, mais avec de bonnes amarres, et une manœuvre au millimètre, tout a bien tenu. L’accueil de la population locale a été formidable, on nous a accompagnés jusqu’à la mairie pour profiter d’un bon réseau wifi, puis à l’épicerie du village. Après le tour du village en vélo puis à pied, quelques courses indispensables, nous devons repartir et quitter nos amis qui repartent vers Tahiti.

Le courant sortant étant très fort, Kermotu a dû pivoter dedans pour se dégager du quai. Paul nous a fait une manœuvre impeccable et une fois dans le courant, on a été lancé comme une flèche.

On vous embrasse.