Dernier volet sur cet atoll que l’on gardera comme l’un des plus beaux des Tuamotu, grâce à des conditions climatiques un peu exceptionnelles et aux rencontres inoubliables.
La gentillesse et la générosité des travailleurs du Coprah, la facilité de ces rencontres et la découverte d’une vie tellement différente de nos vies d’Européens. Larani, Nico et Tearai ont partagé leur façon de vivre, de travailler, de se nourrir avec simplicité et bonheur.
Nous avons aussi rencontré un adorable jeune couple de Français qui ont profité du confinement à Tahiti, pour finir leur année sabbatique, en achetant un petit voilier et partir naviguer dans les Tuamotu. Une chance pour nous de les rencontrer dans cet endroit idyllique, et passer du temps ensemble.
Cet atoll a un immense lagon de 50 km de long et 20 km de large, peu de terres émergées qui sont exploitées en Coprah par les habitants de l’atoll voisin : Faaite. Sinon, il est totalement inhabité depuis de nombreuses années.
Tahanea est un des atolls de l’archipel des Tuamotu qui nous laissera un excellent souvenir.
Nous nous sommes déplacés dans l’est de l’atoll et après une période de vent assez fort, celui-ci se calme complètement et nous nous retrouvons sur un véritable lac pendant quelques jours.
Le paysage devient alors fantastique et hypnotique. Comme d’habitude nous sortons les paddles pour une belle balade sur cette eau translucide.
C’est au cours de cette promenade que nous allons à la rencontre de trois Paumotous (habitants des Tuamotu) qui se reposent devant leur petite cabane. Ils sont très accueillants et nous engageons la conversation sur le covid d’abord, pour les rassurer puis sur leur pays et leurs conditions de travail.
Ils habitent sur l’atoll voisin : Faïte et viennent à Tahanea par périodes de deux mois pour une semaine à la maison. Le travail est dur, ils doivent produire 6 tonnes de Coprah en deux mois. Un sac de coprah fait 25 kg soit 240 sacs environ puis un bateau vient chercher leur production. Ils vivent dans des conditions très sommaires et se déplacent dès que le motu est vidé de ses cocos et recommencent sur un autre motu. Ils ont quelques réserves de produits de base comme le riz mais ils doivent pêcher pour compléter leurs repas. Ils nous proposent de nous montrer leur technique pour attraper les fameux crabes de cocotier. On nous en a parlés mais ils vivent dans des trous et ne sortent que la nuit, donc très difficiles à trouver. Nous nous réjouissons de cette super opportunité et organisons cela pour le soir même.
Larani sera le guide principal que nous suivrons pour la pose des pièges puis pour la récolte des crabes. Hélas, ils seront tous trop petits car ils peuvent vivre 80 ans. Larani les laisse grandir pour ne pas détruire la ressource. Nous repartirons avec deux spécimens après une belle chasse.
Après les atolls de Fakarava et Toau, kermotu met les voiles vers celui de Tahanea. On nous en avait parlé comme un des plus beaux de l’archipel des tuamotu. On a donc hâte de le découvrir. Après une navigation de 24h, nous nous présentons devant une des passes. Tout se passe bien, c’est le bon timing et nous la franchissons aisément. Nous mettons l’ancre entre les deux passes, devant un joli motu que nous partons explorer pour nous dégourdir les jambes.
Le soleil est de la partie et nous sommes immédiatement sous le charme de cet atoll désertique, à part les cabanes des pêcheurs et les récolteurs de Coprah (Noix de coco). Nous rencontrons les quelques bateaux voisins et partons avec le couple de Joly-Brise pour plonger près d’une des passes, où les coraux sont à admirer. Quelques récolteurs de coprah sont encore là et nous autorisent à laisser l’annexe sur leur ponton. Ils laissent sécher au soleil leur récolte de noix de coco, ouvertes et débarrassées de leur coque. Dans une petite maison, je découvre les premiers sacs prêts pour l’envoi et le coprah encore à emballer. L’odeur particulière du coprah est très intense, on peut la trouver rance du fait du séchage au soleil mais c’est une odeur tellement exotique que c’est un bonheur de respirer dans cette petite grange.
Nous continuons notre tour du motu et tombons sur une jolie petite chapelle, en bon état et toute décorée à l’intérieur. C’est toujours étonnant de découvrir ces signes religieux qui restent très présents, même dans les atolls sans village.
Nous naviguerons vers l’ouest de l’atoll où la barrière de corail s’amuse à construire des drôles de signes. C’est devant le fameux « 7 » que nous poserons l’ancre pour une nuit et une belle session de kite pour Philippe.