Canal de Panama, nous voilà ! (escale 83)

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Çà y est, nous voila devant la fameuse porte du Pacifique !

Cela fait deux ans maintenant que nous naviguons sur la mer des Caraïbes mais le grand rêve de Philippe est de passer de l’autre côté. Partir découvrir ces îles lointaines, leur culture si différente, mais aussi traverser un grand Océan. Se retrouver avec de l’eau tout autour du bateau et aller de l’avant vers l’inconnu.

Ce n’est pas vraiment mon rêve. L’éloignement des enfants, de la famille et des amis sera énorme de l’autre côté. Le décalage horaire de 12 h et les vols longs et chers pour venir jusqu’à nous ou l’inverse ont toujours été un frein pour rêver de franchir le Pacifique vers ces destinations lointaines.

Mais le programme avait été fait depuis longtemps et nous comptons toujours vendre le bateau en Polynésie. Donc nous voilà devant cette fameuse porte de Pacifique!

L’épidémie due au Covid 19 s’est ajoutée à cette belle aventure, mettant quelques bâtons dans les roues mais nous avons eu la chance de bien nous en sortir. Nous avions pris un agent qui devait s’occuper de toute l’organisation, de la paperasserie administrative et il a pu avancer notre date de passage du canal dès qu’on a su que nos mamans ne pourraient pas venir et profiter de cette belle expérience. Il a pu nous faire passer avec nos amis de Calicoba, et nous trouver des Hand-liners devenus obligatoires à bord.

Le passage s’est fait sur deux jours avec la nuit sur le lac Gatun. Convoqués pour 18 h, la première écluse a été passée de nuit puis le lendemain, dès 8 h, nous avons navigué sur le lac puis le canal pendant 4 h avant de passer la première écluse coté Pacifique.

Le soir même de notre arrivée sur le Pacifique, la Polynésie annonçait la fermeture de ses frontières ainsi que tous les pays d’Amérique centrale et du sud. Plus aucune possibilité de navigation, nous allions donc rester confinés dans l’archipel des Perlas à 50 miles nautiques de Panamacity.

On vous embrasse.

 

 

Curaçao, on aime bien ton petit goût ! (escale 82)

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Plus connue pour sa liqueur d’orange qui porte son nom, Curaçao sera notre nouvelle escale.  Après une courte navigation, bien secouée, nous nous présentons devant l’entrée de Spanish Water. Pas facile à distinguer de l’océan, il faut vraiment arriver devant pour voir son petit canal d’entrée. C’est un mouillage très protégé dans une mer intérieure, mais qui se trouve assez isolé du reste de l’île. Nous retrouvons avec plaisir Calicoba et son équipage et nous rencontrerons d’autres bateaux Français dont Unavoq avec Patricia et Alain.

La capitale Willemstad se trouve à 28 kms de Spanish Water et nous devons prendre le bus pour aller faire la clearance d’entrée. Vu l’éloignement, il ne passe qu’un bus par heure et forcément nous le ratons. Ni une ni deux, on essaie le stop, surtout que la pluie se met de la partie. On devait faire pitié car nous sommes pris immédiatement par une personne qui nous amènera directement dans la capitale en se rajoutant 15 kms sur son itinéraire ! Vraiment, un super accueil !

Willemstad est totalement différente de Kralendjik ( Bonaire ). C’est une petite métropole de 100000 habitants. Elle grouille de touristes qui admirent son architecture colorée. La ville est séparée en deux par une voie navigable qui ouvre sur une autre mer intérieure. Pour passer d’un quartier à l’autre, il faut emprunter le fameux pont flottant, construit en 1888.

Nous resterons plus longtemps que prévu à Curaçao car lors d’une ballade où nous avions loué une voiture pour visiter l’île, nous nous sommes fait cambrioler la voiture en quelques minutes, le temps de prendre quelques photos de flamants roses. Sacs, cartes bleues, mais surtout passeports ont été volés. Nous avons donc eu le privilège de rencontrer le consul de france de Curaçao, qui a tout mis en oeuvre pour nous faire refaire des passeports d’urgence. Autre privilège, nous assisterons à la grande parade du  carnaval.

Encore une belle escale, malgré quelques déconvenues, qui nous rapproche de Panama.

On vous embrasse.

Bonaire, paradis des plongeurs… (escale 81 )

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Total changement d’escale ! Nous retrouvons la civilisation après 3 semaines de terres inhabitées ou presque. Bonaire fait partie des Iles Antillaises Néerlandaises. Avec St Marteen, Saba et St Eustache au nord, Aruba et Curaçao au sud.

Bonaire a la particularité d’être un parc marin protégé, les habitants sont très soucieux de l’environnement et beaucoup de sites sont protégés à terre comme en mer. L’ancrage est formellement interdit et nous devons prendre une des bouées installées devant le quai de la ville principale, Kralendjik. Elles ne sont pas en quantité et si toutes sont prises, vous devez passer votre chemin…

Arrivés tôt le matin après une navigation de 17 heures, nous cherchons une bouée libre. Après quelques minutes d’angoisse, nous prenons l’avant dernière !! OUFFF, on va pouvoir profiter de ce petit paradis. Les formalités d’entrée nous font découvrir la ville principale et l’afflux de touristes qui débarquent des gros paquebots de croisière pour la journée. Tous les jours, un à deux croisièristes arrivent et repartent avant la tombée de la nuit.

Pour aller découvrir un peu plus loin, nous sortons les vélos et pédalons vers la côte Ouest de l’île. Le paysage est totalement sec, des cactus poussent partout et le vent fort n’arrange rien. Nous pédalons courageusement jusqu’au lac Baii où la découverte d’une mecque de la planche à voile, laisse Philippe sans voix. Un petit ponton de barques de pêcheurs se mèle aux centaines de windsurfers qui s’élancent sur le lac. Nous restons pique-niquer sur place puis reprenons les vélos. La route est calme et il faut surtout faire attention aux anes sauvages qui sortent des fourrés en espèrant récolter un morceau de pain.  Quelques perroquets verts nous accompagneront sur le chemin.

Et pour aller encore plus loin dans l’île, il faut louer une voiture et partir tout au nord vers le parc Washington ou bien tout au sud vers les grandes salines.

Bonaire sera une très belle escale que l’on a beaucoup appréciée. La tranquilité de ses habitants, la taille de l’île et la beauté des fonds marins. C’est le paradis des plongeurs, que l’on voit entrer et sortir de l’eau, équipement sur le dos, se dirigeant vers leur voiture garée près de la plage. La première fois cela fait un drôle d’effet de les apercevoir au fond de l’eau et qui remontent tranquillement sous vos palmes, masques et tuba. Leurs bulles remontent à la surface en créant des tableaux que l’on est les seuls à pouvoir admirer ( sauf quand on est muni d’une caméra étanche… )

On vous embrasse.

Ps : Actuellement, nous sommes toujours confinés dans l’archipel des Perlas au Panama. Nous ne sommes pas trop malheureux car le pays autorise la navigation entre les îles et elles sont nombreuses et beaucoup inhabitées. Nous naviguons avec plusieurs bateaux copains depuis assez logtemps maintenant pour être sûr que personne n’est malade.

 

Los Roques 3, suite et fin… ( escale 80 )

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Pour égayer l’annonce de la prolongation du confinement, je termine enfin nos vidéos du séjour au Vénézuela, dans l’archipel des Roques.

L’entrée sur le territoire autorise à 15 jours pour visiter l’archipel, le temps est passé vite et après un manque total de vent, celui-ci remonte fort et nous décide à changer nos plans.

La solitude dans les différents mouillages du sud, plus proche des côtes du Vénézuela, commence à nous peser. Nous avons aperçu des lumières de bateaux de pêcheurs, la nuit dernière et cela fait un peu remonter l’angoisse de mon coté. Nous décidons donc de renaviguer vers le nord pour une belle journée de planche et de kite. A Francisky, nous retrouvons deux bateaux Français avec qui nous sympatisons.

Le spot est envahi, c’est le week-end et les touristes affluent, un groupe de kiteurs fera le spectacle pendant quelques heures et donnera l’envie à Philippe de ressortir le sien, Franck de Noirmoutier fera gentiment office de sécu et de caméraman par la même occasion. Le réseau internet étant hélàs tellement faible, je ne pourrai pas vraiment partager les images reçues. Philippe est très déçu !

Accompagnés de Juliette et Titouan sur Calicoba, nous ferons une belle navigation dans l’Est de l’archipel à la découverte d’une jolie petite île : Cayo Sardina, mais les courants et les vents ont dû déplacer le sable et malgré nos recherches, nous ne la trouverons jamais. Pas grave, nous plantons l’ancre devant une énorme langue de sable qui s’est formée derrière la barrière de corail, Nous sommes époustouflés par la beauté du paysage et des couleurs que le soleil fait ressortir. Le mouillage de rêve !

Mais nos jours sont maintenant comptés, il nous en reste que deux pour arriver à la porte de sortie de l’archipel : Cayo de Aqua, qui se revelera aussi comme l’un des plus beaux mouillages.

On vous embrasse.

 

Los Roques 2, un archipel de toute beauté ( escale 79 )

created by dji camera

Après quelques jours de grand vent, c’est la pétole qui nous surprend.

Les navigations entre les îles s’allongent et nous apprécions ce temps tranquille au milieu de ce paysage magnifique d’îles et d’îlots qui affleurent. La mer est devenue très calme et nous avons l’impression d’être sur un lac, c’est paradisiaque.

Nous ancrons devant Noronsky et Sarky, inhabitées. A la journée, les speed-boats amènent les familles sur les plages de sable blanc mais, à 16h, l’île redevient sauvage et nous goûtons ces moments où nous avons le privilège de profiter seuls, de ces sublimes paysages.

Puis nous partons à la découverte de Caranero. Cette île, tout en longueur et découpée d’un grande bande de sable, a un petit lagon à son extrémité qui permet un mouillage d’exception. La barrière de corail qui entoure l’île est facile d’accès et nous nous régalons à nager au milieu de centaines de poissons.

Une belle balade en paddle nous amène devant les quelques baraques regroupées près de la plage. On y découvre un petit restaurant et surtout on fait la connaissance de David. Il est cuisinier sur un bateau de pêche. Son patron et le reste de l’équipage sont allés à Gran Roque pour chercher essence et nourriture. Il est très avenant et malgré notre Espagnol épouvantablement pauvre, nous passons un très bon moment en sa compagnie. Il est venu aux Roques pour travailler et semble être tombé amoureux de ces lieux. On le comprend…

On vous embrasse.

PS : Vous l’aurez compris, cette vidéo date du mois de Janvier où nous étions loin d’imaginer ce qui allait arriver. Nous sommes toujours confinés au Panama, dans l’archipel des Perlas. C’est une chance car nous sommes en compagnie d’autres bateaux également en attente et cela rend la vie plus douce. Nous pensons fort à vous tous et espèrons que vous faîtes bien attention. Voici quelques images de notre si Belle Terre…

 

 

Message Espérance ( escale à part )

 

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Un mot ce jour pour être avec vous tous, famille et amis. Gardons l’espérance dans nos cœurs, malgré l’isolement de chacun, regardons ce qui peut-être amélioré et ce qui se transforme dans nos vies, dûs à cette situation Extra-ordinaire.

Les mots : Courage et Patience sont très à la mode,

  • Admiration aussi pour des Hommes dévoués aux autres,
  • Responsabilité pour tous nos jeunes qui vont continuer de travailler,
  • Créativité pour les parents de jeunes enfants coincés à la maison,

La liste peut-être très longue. Nos vies changent et nous devons nous adapter à ce changement en nous serrant les coudes ( imagé, bien-sûr…).

La vie continue sur Kermotu aussi, le virus arrive partout et certain sont effrayés à tel point qu’ils essaient de faire barrière en lançant des cailloux sur les bateaux pour essayer de les faire partir. L’arrivée des conquistadors et de leurs maladies a laissé des traces !!

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Nous venions d’arriver au Panama quand le pays a fermé ses frontières. A deux jours près nous étions refoulés. Plus question de faire venir nos deux mamans dans de telles conditions. Le passage du canal semblait même compromis. La marina qui nous a accueillis, est devenue une base de rencontre entre marins, Radio Ponton fonctionnant à fond, même trop car des fakes news circulaient aussi… La date du passage du canal a pu être avancé avec l’obligation de prendre 3 handliners locaux pour les amares. Nous avons pu profiter des derniers passages pour les voiliers. Tout s’est bien passé et nous avons même bravé l’interdit en faisant un dernier plein de provisions chez un chinois, côté Pacifique. Le dilemme est maintenant : Que faisons-nous ? Car tous les pays sont fermés et la Polynésie Française ne veut pas des nouveaux bateaux…

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Paul qui devaient accompagner ses grands-mères et rester avec nous pour la transpacifique, a voulu tenter l’Aventure et a trouvé un avion pour le Costa-Rica, frontalier du Panama, puis s’est rendu près de la frontière à nous attendre. Nous avons mis 4 jours à le rejoindre en priant de ne pas tomber sur des coast-guards. Le ciel est avec nous et nous l’avons récupéré. Nous avons même eu la joie d’être accueilli par nos amis du bateau Maloya, Sarah et Aurélien et leurs deux adorables enfants Nael et Mia, au Costa-Rica depuis 3 mois. Ils sont venus s’ancrer au point de Rdv avec Paul et ont servi d’intermédiares entre nous.

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Comme nous sommes illégaux au Costa-Rica ( frontières fermées ), nous allons retourner au Panama et attendre la suite des évènements, confinés sur le bateau.

Tout va bien à bord, nous avons des pâtes et du riz pour plusieurs mois et Philippe pêche de gros poissons !

Nous pensons fort à vous tous, nous vous souhaitons énormément de courage et de patience pour les jours à venir et nous avons hâte de connaître le moment où l’on pourra se prendre dans les bras les uns les autres et s’embrasser bien fort en riant de cette incroyable tranche de vie.

On vous embrasse.

Ps :  La suite du voyage en vidéo, sera repris à la prochaine escale.

Los Roques, Francisky et compagnie… (escale 78 )

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L’archipel des Roques s’étend sur une distance de 36km d’Ouest en Est et de 24km du Nord au Sud. Nous commençons notre découverte par les îles les plus proches de Gran Roque.

Certaines, comme Cayo Pirata, servent de base arrière pour les pêcheurs, d’autres ont de petits restaurants de plage qui permettent aux touristes déposés sur les plages, de déjeuner. Los Roques sont réputés pour la pêche aux langoustes qui représente 90% de la production du Vénézuela.

Nous naviguons donc d’île en île pour découvrir ce paradis terrestre. L’entrée sur le territoire nous autorise à 15 jours donc nous ne perdons pas de temps. Les premiers jours nous ne croiserons que très peu de bateau mais beaucoup de lanchas rapides pleines de touristes. Leur plaisir étant de farnienter sur les plages de sable blanc et des baignades à volonté.

On vous embrasse.

PS : Le CORONAVIRUS touche de plus en plus de pays et à l’heure actuelle, nous sommes au Panama qui a été fermé deux jours après notre arrivée. Beaucoup de bateaux de voyage sont donc à l’arrêt dans les différents pays où ils sont arrivés. Nous avons été obligé d’entrer dans la marina jusqu’au passage du canal mais on a pu avancer la date et nous devrions passer dans deux jours. Nous partirons directement vers la Polynésie. Le virus commence à atteindre l’amérique centrale et nous avons hâte de pouvoir partir car les mesures se font, ici aussi, de plus en plus restrictives.

Nous pensons bien à vous et sommes de tout coeur avec vous. Respectez les consignes, prenez soin de vous et de vos proches.

 

Gran Roque à Los Roques (escale 77)

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Le parc national de Los Roques est un archipel du Vénézuela, Il est situé à environ 40Mn (soit 80 km) au nord des côtes. Il compte environ 300 îles ou cayes dont une principale Gran Roques, est habitée. D’une superficie de 1.7 km2, elle a une petite chaine montagneuse avec un pic à 124 mètres, et une autre partie plus plate où se trouve le village de 1200 habitants environ.

Sur Gran Roque, tout le monde se déplace pieds-nu dans les rues couvertes de sable blanc. Pas d’hôtel de luxe ou de grand complexe, une soixantaine de maisons sont devenues des Posadas (pensions) et accueillent les touristes. Ils sont essentiellement Vénézueliens et arrivent par des petits avions, directement de Caracas.

Pour aller visiter les autres iles et « buller » sur les belles plages de sable blanc, la seule solution est les speed-boats des locaux qui partent le matin, déposent les touristes sur l’île de leur choix avec parasol et glacière puis reviennent les chercher quelques heures et quelques coups de soleil plus tard….

L’entrée sur le territoire du Vénézuela à Gran Roque, est un véritable parcours du combattant : il faut trouver les 4 bureaux éparpillés sur l’île. Nous commençons par le plus facile, visible sur la plage, la police. Après une inscription en règle sur un gros régistre, et voyant notre difficulté à comprendre les explications en Vénézuelien, le chef désigne un soldat pour nous accompagner vers les bureaux suivants. Nous voici donc escortés à travers la petite île vers le bureau du parc national, puis celui de l’immigration et enfin celui du port office. Tout en marchant, le soldat nous décrit les endroits les plus beaux de l’archipel, hélàs nous ne comprenons rien à part « cayo de Agua » qu’il répètera tellement de fois que nous comprenons que le lieu doit être paradisiaque et à ne pas rater…

Nous déboursons une jolie somme pour pouvoir rester 15 jours dans ces eaux bleues et limpides : 8 millions de Bolivars !!! Heureusement pour nous, le cours du Bolivar a encore chuté et le change nous est plutôt favorable. Nous avions prévu de payer 450$ et nous ressortons avec une facture de 120$!!! Belle surprise mais en fait le calcul est fait en fonction de l’humeur… et notre tête devait être acceptable ce jour-là !!  Pas un seul des bateaux rencontrés ensuite, n’avait payé la même chose et des plus petits bateaux ont même eu une facture plus salée que nous.

Nous resterons deux jours à nous promener dans les ruelles de ce très joli village. Les maisons peintes de toutes les couleurs, la plage encombrée des Lanchas (grandes barques pour la pêche ou pour les touristes), les pélicans et mouettes en grand nombre, le Wifi gratuit sur la place principale mais surtout la tranquillité et la gentillesse des locaux, nous ont enchantés. Le Vénézuela subit une énorme crise économique qui a ruiné le pays mais à Gran Roque, la vie est douce et aucune insécurité n’est resssentie. Les locaux vivent de la pêche et surtout du tourisme qui reste à l’échelle de cette petite île. Nous sommes sous le charme.

On vous embrasse.

 

Cap à l’Ouest, vers Los Roques (escale 76)

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Tout est en ordre, les pleins sont faits ( essence pour Kermotu et pour l’annexe ), cuve à eau pleine, les placards débordent de spécialités typiquement Française, appréciées et introuvables ailleurs. Les moteurs sont vérifiés, les voiles sont neuves….

On est PRET !

C’est la météo qui nous met des bâtons dans les quillons..!!! Le vent est très fort et lève des vagues qui ne nous donnent pas envie de lever l’ancre. On attend donc encore… Mais ne serait-ce la peur de l’inconnu ou le fait de quitter le cocon construit à Ste Anne pendant plusieurs mois dans lequel on se trouve bien. On est pas si pressé de partir en fait…

Redevenir voyageur du monde, demande un certain sacrifice de son confort, de la vie facile où l’on trouve tout à proximité, la séparation des bateaux-copains, les contacts téléphoniques et l’accès internet haut débit…

Partir vers l’inconnu nous rend Petit et Humble. Nous ne sommes plus tout à fait maître de notre vie : il faut apprendre à respecter les éléments naturels, accepter d’attendre et remettre en question, chaque jour, le planning prévu. On se retrouve seul face aux éléments et face à soi-même dans des situations totalement inconnues qu’il faut apprendre à gérer au mieux.

Quelques jours supplémentaires d’attente nous font réfléchir profondément à ce départ vers l’Ouest, vers Panama, vers le Pacifique. C’est un peu le début de la fin car nous ne ramenerons pas Kermotu. Il sera vendu dans le Pacifique et le voyage prendra fin. C’est aussi une séparation plus grande et plus difficile à combler car les distances augmentent et les visites se feront plus rares.

Malgré toutes ces réflexions, nous levons l’ancre et continuons cet incroyable voyage qui nous permet de Vivre avec un grand V, de dépasser nos limites et de renforcer notre amour mutuel.

On vous embrasse.

St Vincent, avant le grand bain (escale 75)

 

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Après le départ de la famille, nous rejoignons nos bateaux-copains de l’autre côté de l’île d’Union, à Chatam bay. Eden, Calypso et Ulysse sont au rendez-vous, Françis propose à Xavier de l’initier à la plongée en bouteille, belle aventure, merci Francis !

Nous devons à nouveau remettre les voiles vers le nord pour profiter, de quelques jours à St Vincent, Ile principale des Grenadines qui avait assez mauvaise réputation, jusqu’ici.

Depuis 2 ans, les touristes et bateaux de voyage commencent à s’y arrêter plus facilement, La sécurité y a été renforcée même si les problèmes de drogue existent toujours. On a toujours admiré cette île en la longeant, pour sa végétation luxuriante, ses couleurs éclatantes avec une palette de couleurs jaunes et vertes à l’infini. Mais on avait jamais osé aller plus loin dans la découverte de l’île.

Nous décidons de nous arrêter dans une baie, style pirate : Cumberland bay. C’est une baie très profonde même près des berges et la technique pour s’ancrer est particulière, On doit arriver en marche arrière, on lache l’ancre dans le tombant et on recule au maximum vers la terre, sans toucher, bien-sur… Nous sommes aidés par les locaux qui attachent des amarres aux arbres. C’est la première fois qu’on utilise cette façon d’ancrer et le résultat est étonnant. C’est magnifique, Kermotu est tourné face à la terre et nous sommes juste devant une superbe coulée de cocotiers, la verdure est tout autour de nous, C’est la première fois que Kermotu a un jardin !!!

Les fonds sont magnifiques et le vent calmé, nous sortons le paddle pour une belle balade. C’est féérique. La nuit est très calme, juste bercée par le chant des oiseaux. Nous nous débrouillons seuls pour repartir et lâcher les amarres, mais à 3 c’est plus facile.

Le dernier arrêt pour la clearance de sortie sera Chateaubelair, là aussi, de mauvaise réputation. Mais nous décidons de partir en promenade à la rencontre des cascades, accompagnés de jeunes qui se proposent comme guides. Encore une fois, nous sommes émerveillés de cette nature éblouissante. Tout est gigantesque. la taille des feuilles qui pourraient servir de parapluie, la hauteur des falaises qui nous rendent minuscules et toujours cette végétation très colorée et si luxuriante. C’est vivifiant. Nous arrivons sur le site des cascades après une belle demi-heure de marche. C’est bien aménagé et les cascades sont un peu prises d’assau par les touristes.

Cette dernière étape des Antilles, que l’on a pu faire grâce à la présence de Xavier, restera un merveilleux souvenir sur la beauté de la Nature encore intacte.

Un territoire vierge que l’Homme n’a pas encore trop détruit.

On vous embrasse.