Ce petit archipel, au sud-est de la Polynésie Française. La route a été longue et difficile pour y arriver mais encore une fois: Les Gambier, ça se mérite !!
Nous posons l’ancre directement devant une des 5 îles principales, Akamaru, pour y retrouver, le plus vite possible, nos bons amis. Et à part quelques aller-retour au village de Rikitea, nous resterons ancré dans le lagon pour profiter au maximum de cette nature luxuriante et de cette vie du bout du monde.
Une belle randonnée au sommet d’Akamaru nous permet de bien redécouvrir l’intégralité de l’archipel. La visite régulière de la grosse carangue apprivoisée et surnommée Jacqueline, est toujours un spectacle étonnant. Et bien sur, les moments de repas partagés avec nos amis resteront les meilleurs moments de notre séjour.
La douceur de vivre, nous l’avons réellement connue dans ce magnifique lagon d’Akamaru. Nous ne l’oublierons jamais.
Les enfants sont repartis vers la métropole et Kermotu se retrouve seul avec nous deux…
L’ autorisation de présence du bateau sur le territoire Polynésien Français va bientôt toucher à sa fin, au mois de Juin 2023, nous devons partir mais il nous parait impossible de quitter ce beau paradis sans aller dire au revoir à nos bons amis des Gambier, même si la route sera longue : 720 Miles nautiques soit 1300 kms à vol d’oiseau. Si la météo nous est clémente, on peut y arriver en une semaine.
Dès le départ des enfants, nous nous préparons à cette grande navigation. On refait les pleins et nous descendons à la passe sud de Fakarava pour attendre le vent favorable. Quelques jours passent et on ne voit rien de bon pour nous.
Mais nous sommes impatients de partir et un très faible souffle nous fait quand même lever les voiles.
Les paysages de ces immensités d’eau sont extraordinaires, nous savourons ces moments incroyable où nous sommes totalement seuls sur l’océan devant un spectacle de la nature époustouflant.
C’est à la vitesse d’un escargot que nous décidons de nous arrêter à Makemo. C’est ridicule, 100 Mn en deux jours… Philippe préfère s’arrêter et attendre tranquillement que le vent se lève vraiment.
Nous posons l’ancre devant le village et sommes étonnés d’entendre de bruits de tambours et de chants. A terre, on nous explique que Makemo est sélectionné pour la première fois au Heiva 2023 de Tahiti. Comme nous avons assisté aux spectacles 2022, nous savons que le résultat doit être irréprochable et que cela mobilise beaucoup de personnes.
C’est une grande chance de pouvoir assister aux répétitions des chorégraphies. Makemo a réussi à réunir une centaine de danseurs, chanteurs et musiciens, sans oublier le staff et les costumières. Tous bénévoles, ils auront le transport et le logement gratuit pendant les 15 jours à Tahiti. Ce sont les récompenses reçues lors de leurs prestations qui seront partagés entre tous.
Ils répètent 3 à 4 soirs par semaine depuis janvier. nous assisterons à deux soirées de répétition et même à un concert d’une star de Tahiti, Silvio Cicero.
Mais notre envie de rejoindre les Gambier est toujours très forte et nous reprenons la mer. Le vent ne nous sera décidément jamais vraiment favorable. On subit même un gros orage avec des éclairs impressionnants.
Un nouvel arrêt à Hao pour deux nuits, c’est la dernière étape possible avant les Gambier. Il reste encore 450 Mn soit 810 km.
Encore une fois, la météo nous fait lever l’ancre mais la réalité n’est pas du tout celle attendue. Nous hésitons plusieurs fois à faire demi-tour car nous avons plus souvent le vent dans le nez que le vent portant et chaque jour, Philippe est démoralisé devant le compte des miles réellement effectués!! Mais bon, ce sont les risques du voyage en bateau alors on prend notre mal en patience et on finira par arriver à bon port.
Pour couronner le tout, le vent tourne définitivement dans le bon sens à notre arrivée aux Gambier!
Nous sommes fiers et heureux car nous nous rendons compte que c’est la plus grande nav à deux depuis notre départ.
Nous avons laissé Kermotu aux bons soins de Paul et Hermine à Tahiti et nous sommes rentrés en France pour profiter des fêtes de fin d’année en famille, revoir les uns et les autres, amis et famille. Que du bonheur!
Après le retour d’Edouard en France, nous avons décidé de rester dans l’Archipel de la Société, et tout particulièrement dans les Îles sous le Vent : les RAROMATAI.
Un vent fort et de direction plein Est ne nous a pas donné le choix des destinations. C’est l’Hiver Austral, ici, les températures sont un peu plus fraiches et nous sommes, théoriquement…, dans la saison sèche. Pourtant, nous avons essuyé beaucoup de grains voire de belles journées de pluie…
Les Raromatai se composent de cinq îles hautes : Bora-Bora, Huahine, Maupiti, Raiatea et Taha’a et de quatre atolls qui sont plus difficiles d’accès.
La navigation vers ces îles en partant de Tahiti est assez aisée. Elles se trouvent toutes au Nord-Ouest de Tahiti et donc le vent dominant nous y conduit assez facilement. Chacune est protégée par une barrière de corail avec une ou plusieurs passes qui nous permettent d’y entrer et de profiter des magnifiques lagons.
A l’opposé des Tuamotu, les passes sont, en général, larges et le courant y est plutôt faible. On peut donc entrer pratiquement tout le temps. Bien sûr, de mauvaises conditions météo nous feront éviter d’y passer. Le danger peut toujours être présent et nous restons toujours vigilants dans ces passages.
Nous avons pu explorer d’autres lieux que nous n’avions pas encore vu. Les vélos, bien pratiques, sont souvent de sorties.
Nous aimons bien ancrer dans le bleu magnifique de ces lagons, un peu plus éloigné des villages mais les paysages y sont souvent hypnotisant. Les grandes bandes de sable, derrière la barrière de corail nous permettre d’ancrer en toute sécurité et font un super terrain de jeux pour la planche à voile, le kite ou le Wing à foil.
J’ai eu le grand plaisir de ramener dans mes valises, Edouard, un de mes filleuls qui a pu faire son dernier mois de classe sur Kermotu.
Nous avons donc organisé son séjour en « classe découverte ».
La première découverte étant bien sûr la navigation sur un catamaran de 44 pieds, ce qui n’est pas rien!! Edouard a donc appris à monter la grand voile, rouler et dérouler le génois, poser l’ancre et barrer.
Côté loisir, ce fût : snorkeling, escalade, paddle, randonnée, planche à voile et wing, Il a pu profiter de lieux extraordinaires pour pratiquer ces différents sports.
Il y a eu aussi des côtés corvées, avec grattage des coques, nettoyage des bois du bateau et vaisselle du matin.
Il a donc découvert deux archipels de la Polynésie française, celui des îles aux vents avec Papeete et Moorea et celui des Tuamotu avec Makatea et Rangiroa.
Nous avons été au parc Manao pour le salon des artisans des archipels. Celui des Australes à succédé à celui des Marquises. Nous avons pu admirer le travail de la vannerie très prisée pour la confection des sacs et des chapeaux que toute les Polynésiennes possèdent.
Chaque jour, un groupe de danse se produit sous le chapiteau et nous avons pu assister à celui des marquises, très remarquable par son esprit guerrier.
Puis nous avons pu assister à un des spectacles grandioses qui réunis des grandes troupes de chanteurs et de danseurs de tout l’archipel. Ce sont plusieurs soirées de concours où les artistes s’affrontent dans leur propre discipline. Ce festival existe depuis 1881 et a lieu en juillet.
La danse est une tradition bien ancrée qui se transmet de génération en génération. C’est un élément essentiel des liens entre Tahitiens, la danse est présente aux moments importants de la vie.
Prouesses corporelles avec Force et Virilité à l’honneur chez les hommes. Volupté et Grâce chez les femmes. Ces danses sont reconnues au patrimoine culturel immatériel Français.
Nous avons été vraiment impressionnés par la force des porteurs de fruits, et nous avons hâte de voir la suite et de découvrir les autres sports traditionnels de la Polynésie.
Nous nous réveillons ce matin, ancré à la pointe Vénus et nous avons le privilège de nous trouver au beau milieu de la régate des pirogues à voile traditionnelles : le va’a ta’ie.
On imagine les ancêtres partant à la pêche dans des pirogues avec la coque creusée dans du Uru, des mâts en bambou, des voiles en pandanus, les cordages en fibres de coco… Aujourd’hui, avec des matériaux modernes, les pirogues à voile allient tradition et modernité.
Après ce spectacle inattendu, nous prenons nos vélos pour nous rendre au parc Vairai et assister aux autres sports traditionnels : la montée au cocotier, le débiteur de coprah, le lever de pierre, la lutte et les lanceurs de javelots.
Il y a un monde fou et nous essayons de trouver les bonnes places pour pouvoir filmer et vous faire participer aussi au spectacle!
Encore une fois, nous sommes impressionnés par la force physique nécessaire. Chaque sport correspond à une activité ancestrale pour se nourrir ou se défendre contre l’ennemi. La tenue traditionnelle avec le paréo et la couronne de feuilles ou de fleurs est obligatoire et elle sera aussi notée par les jury. C’est un régal pour les yeux !
Juillet 2022, Kermotu pose son ancre dans le beau lagon de Tahiti. C’est un mois particulier en Polynésie car c’est le mois du HEIVA, qui signifie » la grande fête ».
Pendant plusieurs semaines, se déroulent des compétitions sportives comme les courses de pirogues, les épreuves de lancer de javelots, de portage de fruits, ou de lever de pierre, mais aussi des manifestations artisanales comme les sculpteurs, les graveurs sur nacre, le tressage de chapeaux et paniers, fabrication de colliers de fleurs et de coquillages…
La danse également est mise à l’honneur avec des groupes des différentes îles. Plusieurs catégories de Danses, avec des solos qui mettent à l’honneur les plus doués. Les prestations sont accompagnées d’un orchestre très dynamique avec de multiples instruments traditionnels dont beaucoup de percussions.
Pour cette première journée, nous nous rendons au parc Paofai, qui longe le port pour assister à l’épreuve de la course des porteurs de fruits.
Les porteurs confectionnent eux-mêmes leur charge. S’ils viennent des îles, il doivent s’occuper de l’acheminement jusqu’à Tahiti. La charge se compose d’un tronc de bois avec des fruits attachés aux deux extrémités. Le poids des charges est entre 30, 40 et 50 kg. Il existe une catégorie pour les femmes aussi : 15 à 30kg
Le porteur doit bien attacher ses fruits avec des matières naturelles car il peut être disqualifié s’il les perd pendant la course. Les charges sont pesées en début et en fin de courses, si une différence de 1 kg est constatée, le porteur est éliminé aussi.
Les fruits utilisés sont les bananes, oranges, manioc, pamplemousse, taro (tubercules). Les coureurs doivent être habillés en costumes traditionnels et pieds nus.
Cette course est un clin d’œil aux ancêtres qui allaient chercher leurs fruits dans les vallées et revenaient avec leur récolte sur un tronc de bambou chargé sur l’épaule. Un jour, deux hommes portant la même charge se sont défiés et de là est née cette compétition.