Tout vient à point à qui sait attendre ! (escale 73)

created by dji camera

Notre choix de revenir au Marin en Martinique a été le bon!

Après un mois de navigation au moteur qui, vraiment, ne nous a pas laissé un bon souvenir, nous avons pu rencontrer  et discuter avec tous les professionnels du Marin. Tout étant regroupé au même endroit et dans la même ville, cela a vraiment simplifié les démarches.

En premier lieu, notre courtier d’assurance a rapidement, tout mis en oeuvre pour que les réponses soient claires et satisfaisantes. Bien-sûr, il a fallu y aller souvent mais leur attitude a toujours été très courtoise et professionnelle. Nous leur avions promis, un galot d’essai une fois remâté, Hélàs, une météo peu clémente et pris par le timing de la suite du programme, nous n’avons pas pu tenir notre promesse. Dommage.

L’arrivée du mât de La Rochelle a été une grande joie ! Prévenu par téléphone qu’il était débarqué sur le port de Fort de France, nous avons pu voir arriver le transporteur au carénage. Livré en deux morceaux pour éviter la casse lors du transport en cargo… L’équipe de Philippe, Caraibe Marine s’est affairée pendant deux jours pour le préparer.

Le choix des voiles a été assez rapide. Nous avons beaucoup aimé le concept qu’elles soient fabriquées sur place. Cela permettait des retouches éventuelles et accessibles rapidement. Philippe a longtemps hésité sur la qualité du tissu et a fini par opter pour un génois en hydranet qui est plus résistant. Au cours de nos navigations, nous nous sommes rendu compte que cette voile était toujours très solicitée. Les découpes au laser sont faîtes en France, puis envoyées par colis pour être assemblées sur le grand espace d’Incidences voile. La encore, nous avons eu la chance d’assister à l’arrivée de la petite boite… puis du casse-tête de l’assemblage de tous les morceaux. L’équipe d’Hervé est formidable et très compétente. Nous avons toujours été accueilli avec chaleur et gentillesse.

Le dernier poste, qui n’est pas à négliger est la réparation de tous les impacts qu’avaient fait le mât en s’en allant dans l’eau des Bahamas. Là encore nous avons eu affaire à des méticuleux, Christian et Alain, qui ont redonné un joli look à notre kermotu !

Nous remercions de tout coeur, ces professionnels qui nous ont entourés lors des travaux. Nous avions tellement hâte de pouvoir reprendre la mer …

On vous embrasse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retour pour réparation (escale 71)

IMG_7841.JPG

 

Après beaucoup d’hésitations, après de nombreux conseils, après des contacts avec notre assureur, et surtout avec une surveillance très précise de la météo, nous décidons de prendre la mer direction la Martinique.

Il aurait été plus rapide de se diriger vers les Etats-Unis mais le barrage de la langue technique et les tarifs plus importants, nous décident pour entreprendre ce terrible périple. Réaliser 1000 miles nautiques (1800 kms environ) au moteur et en pleine mer. Nous avons bien conscience que Kermotu n’est pas fait pour ça, c’est un voilier qui avance très bien mais avec 2 moteurs de 40cv, en pleine mer, c’est une autre histoire. Nous serons obligés de faire de nombreuses escales pour reposer les moteurs et surtout nous espérons une mer pas trop méchante, pour ne pas trop faire souffrir Kermotu et son équipage.

Sur le lagon de Mayaguana, notre bateau-voisin vient prendre de nos nouvelles. Ce sont d’adorables Américains qui mettent gratuitement de l’essence à notre disposition et nous propose de nous suivre sur la première navigation vers Turk and Caîcos pour assurer la sécurité.

C’est reparti pour de nouvelles aventures…. Ce sera inquiétant, dur moralement et physiquement. Nous sommes dans un état second avec un seul but : arriver au plus vite en Martinique pour réparer.

Nous allons encore apprendre la Patience… Heureusement nous sommes deux et surtout, les nombreux messages de soutien que l’on reçoit tous les jours, les rencontres régulières au fil des escales, nous font garder le sourire et l’espoir d’atteindre notre but. Nous vous remerçions encore de vos témoignages d’amitié qui nous ont aidé à tenir le cap.

On vous embrasse.

Fin de chapitre… (escale 70)

IMG_7905

 

Nous quittons Grace et Grégory, avec beaucoup de tristesse. Cette rencontre incroyable nous a énormément marqué et nous aurions voulu rester plus longtemps sur Samana pour mieux les connaitre. Nous devons reprendre la mer et lever les voiles vers Mayaguana, où nous ferons la clearance de sortie du territoire des Bahamas. Comme les séparations ont été difficiles, nous reprenons la mer dans l’après-midi, et nous devrons naviguer de nuit pour arriver au petit matin à Mayaguana. Le temps est clément et Kermotu file sans souci, direct vers son but.

Au petit matin, l’impensable arriva… (cf escale 56). Sur une mer calme, par faible vent, le mât de kermotu saute de son embase et tombe directement, la tête la première, dans l’océan. Nous sommes abasourdis et après mûre réflexion, nous décidons de couper les boûts et haubans pour éviter que le mât abime la coque. Nous le voyons glisser au fond de cette eau cristalline avec émotion.

L’année 2019 se termine sur cette Aventure qui stoppe momentanément notre voyage. Nous arriverons jusqu’en Martinique où les travaux seront effectués.

Maintenant nous vous souhaitons une magnifique année 2020, pleine de bonheurs et de joies. Belle et Heureuse année à tous !

On vous embrasse.

Et l’impensable arriva… (Article 56)

IMG_7825

Le voyage de Kermotu prend un virage à 180°!

L’article 56 et les suivants devaient vous partager la beauté des paysages découvert aux Bahamas. Bien-sûr ce n’est que partie remise MAIS….

Kermotu a démâté!!!

Hier matin, en naviguant tranquillement vers notre mouillage dans le lagon de Mayaguana, le ciel magnifique, un vent faible de 13 noeuds nous faisait avancer à 5 noeuds. Comme nous arrivions sous le vent de l’île, la mer était calme à légèrement agitée. Nous étions au poste de pilotage à admirer la côte qui se dessinait devant nos yeux.

En quelques secondes incompréhensibles, le mât se met à basculer directement dans l’eau, entrainant les voiles et la bôme. Les haubans, les écoutes, les drisses et tous les boûts se mettent en tension. Le temps que l’on comprenne ce qui se passe et que l’on réagisse paraît bien court et long à la fois. Comment est-ce possible? Que doit-on faire?….

Pour moi, il n’y a pas d’autre choix que de laisser le gréement tomber à l’eau. Plus des 3/4 y était déjà et nous n’avions pas la force physique pour remonter cette énorme poutre. Comme il était encore retenu par les haubans, cela tapait contre la coque et risquait de provoquer une voie d’eau. Munis de scies et de pinces, nous avons scié tous les boûts puis les haubans. Cela nous a pris une petite demi-heure. Comme tout était en tension, nous devions faire attention à ne rien recevoir et ne pas se faire emporter.  Tout le gréement a fini par s’enfoncer  et nous sommes restés impuissants et tristes à regarder la danse des voiles dans la mer puis plus rien…. Par 1000 mètres de fond, le poids du mât et de la bôme a réglé le problème en quelques secondes.

Nous nous sommes pris dans les bras, l’un l’autre, choqués par la rapidité et la violence de ce qui venait de se passer. L’aventure venait de changer de cap…

Dans notre malheur, nous avons eu beaucoup de chance. Le bimini pare-soleil, a protégé ma tête lors de la chute. Le mât a basculé sur le côté du bateau sans abimer les panneaux solaires, ni les bossoirs, ni l’annexe. Les moteurs n’ont rien subi et les hélices non plus. La coque a eu quelques rayures mais sans gravité. Nous avons donc toujours un bateau qui flotte et de quoi le ramener au chantier en Martinique. Philippe a pu rebrancher le pilote automatique et l’Ais. Nous avons encore la VHF portable et les feux de navigation fonctionnent.

Nous commençons à digérer l’évènement et nous allons profiter d’une fenêtre météo favorable pour reprendre la mer :  quelques jours de vent faible à très faible qui permettent de rendre la mer plus plate. Tributaire du niveau d’essence, nous serons obligés de faire des arrêts réguliers pour remplir le réservoir. Turk et Caïcos, La République Dominicaine, Puerto Rico, les Vierges Américaines ou Anglaises puis Guadeloupe et Martinique. On prévoit un périple d’une dizaine de jours en priant que les moteurs ne nous lâchent pas.

On vous embrasse.

 

 

 

 

Escale Technique au Marin (escale 41)

 

IMG_0749.JPG

 

Kermotu est de retour en Martinique pour une escale technique de quelques jours. Une fois par an, il est conseillé de sortir le bateau de l’eau pour nettoyer et appliquer une couche d’antifouling sur la coque. Cette sorte de peinture permet d’éviter les algues et coquillages qui adorent se coller sur les coques et finissent par abimer et ralentir le bateau. Pour cette première fois, nous avons préféré faire intervenir des professionnels pour les observer et pouvoir le faire nous même, la prochaine année.

Cela commence par un nettoyage minutieux au karcher qui permet de décrocher toutes les algues et les mousses qui encombrent les coques. Aux endroits nécessaires, il faut encore poncer pour lisser , puis c’est l’application d’un « primaire » ou première couche de peinture qui aidera la seconde à bien tenir. Colmatage des petits impacts, et enfin c’est le tour de l’antifouling. C’est un travail fatiguant au milieu de la poussière et des émanations douteuses. Il est préférable de prévoir des combinaisons et des masques pour se protéger.

Les joints des 2 moteurs ont été changés, et par chance le saildrive n’a pas souffert du fil de pêche pris dans l’hélice. Par contre, ces dernières étaient bien usées. Il a fallu en changer une ! Nous avons été stupéfait de découvrir des sortes de moules ou mollusques qui arrivent à se glisser et vivrent dans des endroits impossibles, comme derrière l’hélice ou dans des interstices encore plus improbables. Mis à nus, l’odeur est assez épouvantable.

Nous sommes restés les 3 jours, dans le bateau, sur la zone de carénage. C’est assez amusant de dormir dans un bateau posé sur le bitûme. L’ambiance est très particulière avec toutes ces coques immobiles, que l’on contemple par le dessous. Les moustiques tant redoutés, nous ont laissés tranquilles et les nuits ont été plutôt fraiches.

Une fois remis à l’eau, nous attendons nos prochains équipiers avec une grande première pour Kermotu : un bébé à son bord ! Pablo et ses parents que l’on attend maintenant avec impatience.

On vous embrasse.