HEIVA i Tahiti fin (escale 124)

Et voilà nos dernières images de l’HEIVA 2022.

Nous avons été au parc Manao pour le salon des artisans des archipels. Celui des Australes à succédé à celui des Marquises. Nous avons pu admirer le travail de la vannerie très prisée pour la confection des sacs et des chapeaux que toute les Polynésiennes possèdent.

Chaque jour, un groupe de danse se produit sous le chapiteau et nous avons pu assister à celui des marquises, très remarquable par son esprit guerrier.

Puis nous avons pu assister à un des spectacles grandioses qui réunis des grandes troupes de chanteurs et de danseurs de tout l’archipel. Ce sont plusieurs soirées de concours où les artistes s’affrontent dans leur propre discipline. Ce festival existe depuis 1881 et a lieu en juillet.

La danse est une tradition bien ancrée qui se transmet de génération en génération. C’est un élément essentiel des liens entre Tahitiens, la danse est présente aux moments importants de la vie.

Prouesses corporelles avec Force et Virilité à l’honneur chez les hommes. Volupté et Grâce chez les femmes. Ces danses sont reconnues au patrimoine culturel immatériel Français.

On vous embrasse.

Nuku Hiva, nous voila! (escale 87)

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Après 30 jours de mer, nous touchons enfin terre à Fatu-Hiva mais confinement oblige, nous ne mettrons pas pied à terre et après une bonne nuit de repos nous remettons les voiles pour l’île principale des Marquises : Nuku Hiva.

Un peu de cafouillage avec l’administratif, mais nous obtenons nos autorisations pour naviguer et mettre pied à terre par mail, sans avoir besoin de se déplacer. On est inscrit sur la liste des bateaux entrés en Polynésie et le voyage peut continuer !

Mais la trans-pacifique a été très fatigante pour moi et je demande une relâche : rester dans un mouillage calme pour retrouver des forces et surtout l’envie de poursuivre le voyage. Je me rends compte en effet que cette longue navigation m’a dégoûtée du bateau et l’éloignement de la famille et des amis va être un gros problème ! Il va falloir du temps et du calme pour poursuivre sereinement ce voyage.

Nous ne ferons donc que deux mouillages à Nuku Hiva : Taiohae, la ville principale et Anaho, une très jolie baie dans le nord de l’ile. Les Marquisiens sont très accueillants et nous pouvons échanger facilement.

Etre de l’autre coté de la terre et parler Français dans tous les archipels de Polynésie est une véritable chance.

On vous embrasse.

TransPacifique : On l’a fait! (escale 86)

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Un mois de confinement aux Perlas, Panama, a permis de nous préparer à ce grand défi : Traverser un des plus grands océans du monde, l’océan Pacifique. De Panama à la Polynésie Française, il faut compter environ 4000 miles nautiques soit 7500 kilomètres. La distance équivalente à Paris-Pékin.

Nous en parlions depuis si longtemps comme LA grande étape du voyage. Nous n’avons pas fait de transAtlantique et la transCaraïbe a été effectué en plusieurs escales. Donc le défi est devant nous!

Bref nous nous trouvions au pied du mur et il a bien fallu sauter !!

La Météo est scrutée à la loupe, tous les jours, pour choisir la meilleure fenêtre de départ. On se base surtout sur les 4 premiers jours car ensuite ce n’est plus vraiment fiable. La bonne période pour traverser est de février à juin donc il est temps de mettre les pieds dans les starting blocs !

Les vivres frais sont achetés au dernier moment pour qu’ils tiennent le plus longtemps possible. Malgré le confinement et l’interdiction de mettre un pied à terre, l’épicier de Cantadora, prend nos commandes par Wattsapps et nous livre sur la plage avec paiement par CB ! Merci Henri, super organisation !

Derniers messages à la famille et aux amis et on lève l’ancre le samedi 2 mai à 7h (on évite un départ le vendredi, comme tout bon marin !)

Les deux premiers jours sont extraordinaires, on avance très vite avec le spi, il fait beau et on est encore en pleine forme. Hélas, la suite est moins sympathique : orage, vent fort et pluie pendant 60h avant de retrouver le calme autour de l’archipel des Galápagos et le passage de l’équateur.

On prend nos marques et les tours de quart s’organisent en fonction des habitudes de chacun. Philippe de la fin du diner à 2h, Paul de 2 à 5h et Florence de 5h au lever des garçons. Philippe en profite pour visionner l’intégralité du Bureau des Légendes, + quelques films réservés pour la traversée. On ne compte pas le nombre de livres dévorés par Paul (merci la liseuse !) et Florence se fait contemplative face au lever du soleil. Au fur et à mesure de l’éloignement de la terre, et d’une fréquentation quasi nulle (On aura croisé de loin 3 bateaux), Philippe fera une veille de quelques minutes tous les ¾ d’heure (le temps passe vite avec ce rythme), Paul plus sérieux (et professionnalisme oblige) mettra du temps à faire quelques sommes et Florence ne s’autorisera qu’exceptionnellement quelques repos.

Le pilote automatique garde fidèlement le cap. Pour justifier nos quarts, il se déconnecte tous les 3 ou 4 nuits, mais se remet en route immédiatement dès que l’on appuie sur le bouton On. Les manœuvres sont donc limitées : On réduit les voiles au coucher du soleil (souvent il ne reste plus que le génois en place pour pouvoir intervenir facilement en cas d’avaries) et au petit matin la GV ou le Spi reprennent du service. La vitesse nocturne en prend un coup, mais c’est le prix à payer pour une nuit plus ou moins tranquille.

Puis 15 jours de vent fort accompagné d’une mer croisée avec de la houle. Kermotu saute par dessus les vagues qui cognent contre les coques, jour et nuit. Notre route vers les Gambier devient compliquée à maintenir.  Cela devient de plus en plus inconfortable. On est très ballotés,  les bruits du sillage et du vent prennent de l’ampleur. C’est assourdissant et fatiguant. Et on souffre pour Kermotu !

Nous prenons alors la décision de changer de Cap et de nous dérouter vers les Marquises, plus au Nord. Cela nous donnera l’avantage d’être avec le vent et avec les vagues. Kermotu et son équipage reprennent leur souffle. Nous pouvons alors  ressortir le Spi et avoir une allure plus vent arrière. Les vagues sont toujours fortes mais elles accompagnent  le bateau et ne cognent plus latéralement contre les coques. On fera même un record de vitesse à 16,2 nds !

Après 2 ans de navigation nous avions particulièrement bien préparé le bateau qui ne nous a jamais fait défaut. Juste 2 interventions au niveau de la girouette, en haut du mât, qui a sauté de son logement. Merci à Paul pour son numéro d’acrobate dans une mer vraiment très formée.

Le 31, pendant mon quart du matin, au lever du soleil, J’ai eu la chance d’apercevoir la terre, Enfin!! Quelle joie et quel soulagement pour moi ! Dès le lever des garçons, la bonne nouvelle est partagée. C’est un drôle de sentiment pour chacun, on reste en contemplation devant ce bout de terre comme si c’était la première fois qu’on voyait une île! On est fiers de nous et heureux d’être là.

Pourtant Philippe trouve que cette traversée est passée trop vite et Paul continuerait bien la route !! Pour moi, c’est largement assez, je suis épuisée et ne suis pas du tout prêt à recommencer…

On vous embrasse.