GAMBIER, l’Union fait l’ombrière (article 119)

Nous revoilà donc dans l’archipel des Gambier.

Hermine et Paul ont rejoint la France et nous avons ancré dans notre lagon préféré avec nos très bons amis. Les journées sont plutôt tranquilles entre planche à voile, Kite et Wing à foil dont Philippe devient de plus en plus expert. L’endroit est parfait car on peut partir et revenir au bateau directement. Le plan d’eau est plat car protégé par les patates de corail autour. L’eau sous le bateau est cristalline avec juste un petit courant du large pour la renouveler.

Nous passons beaucoup de temps avec nos amis qui ont décidé d’arrêter la production de perles pour se consacrer à un autre trésor : la culture de la vanille.

La vanille est une orchidée grimpante. Elle a été introduite à Tahiti par les navigateurs il y a plus d’un siècle et demi, de plusieurs sources : Mexique, Antilles, Philippines… Les premiers plants s’adaptèrent très vite et les croisements ont fini par donner la vanille la plus parfumée au monde!

Le vanillier nécessite un support pour grimper et trouver de l’ombre. Dans les vanilleraies, on plante généralement au préalable de petits arbres capables de supporter ultérieurement le poids du vanillier.  Le vanillier ne pousse que sous un climat chaud et humide.  La floraison ne dure que 6 semaines par an. De plus, la durée de vie des fleurs est d’une journée environ,  il faudra polliniser à la main, les fleurs en temps utile pour obtenir des gousses de vanille .

Les gousses apparaitront 2 mois après la pollinisation, mais elles mettent 6 à 9 mois pour murir. Ensuite, il suffit de cueillir délicatement les gousses encore vertes puis c’est le soleil de Polynésie qui les sècheront doucement jusqu’à obtenir une gousse noire.

Ce travail qu’entreprennent Ruita et Rémy est énorme, ils ont déjà une petite vanilleraie pour leur consommation personnelle mais là ils veulent en faire commerce et donc agrandir leur parc.

Après avoir préparé le terrain en coupant les arbres gênants, planté les tuteurs et rempli les allées de bourre de coco et de terreau qu’ils préparent eux-mêmes aussi. ils ont installé les lianes de vanille bouturées sur chaque tuteur, une à une. c’est un travail de plusieurs années.

MAIS le souci majeur est le soleil. La vanille ne doit pas être brulée par son rayonnement puissant et la fabrication d’une ombrière semble être la meilleure solution. Rémy y a beaucoup réfléchi et a commandé le matériel nécessaire. la tâche va être compliquée. Nous sommes prêts pour l’aider mais c’est là qu’interviennent les bateaux copains et le travail qui devait durer un mois est fini en quatre jours !

Quel bonheur de voir la joie et le soulagement dans les yeux de nos amis. Tout se termine par un bon diner chez eux.

On vous embrasse.

Souvenirs de nos débuts sur Kermotu (escale 118)

KERMOTU la retraite avant l'heure

Nous avons retrouvé à Papeete et pour quelques instants, nos amis du bateau MALOYA. Sarah et Aurélien et leurs adorables Naël et Mia. Ils sont arrivés en Polynésie, il y a deux ans et se sont ancrés à Raiatea pour le travail et l’école des enfants. Ils sont maintenant prêts à lever l’ancre vers les Fidji et la Nouvelle Calédonie.

Nous avons relu l’article que Sarah avait publié sur notre aventure en décembre 2018 et nous nous rendons compte du chemin parcouru depuis!!

Mais nous sommes toujours aussi admiratif devant la beauté de la nature, toujours heureux de partager des moments uniques avec les locaux, et toujours amoureux ;-))

Bonne lecture, on vous embrasse.

Tout plaquer pour vivre la retraite en voilier

Nous avons rencontré Philippe et Florence au mouillage de Ste Anne en Martinique. C’est alors qu’est née une véritable histoire d’amour entre Nael et le trampoline de leur Hélia 44 « Kermotu » . Ensemble nous avons parcouru les Grenadines et nous nous croiserons sûrement de nouveau au vu de leur programme de navigation. Je ne vous en dis pas plus et laisse la parole à ce couple qui a décider de vivre sa retraite en voilier.

Pavillon : français

Nom du bateau : Kermotu

Date de départ : 4 mai 2018

Programme : Les Caraïbes puis la Polynésie française

Type du bateau : Helia 44, Fountaine Pajot

Equipage : Florence (Fofo) et Philippe (Fifi) Hirtzmann

Pourquoi avez-vous programmé ce voyage en bateau ?

Pour avoir du temps et en profiter ! Partir en bateau nous permettait de vivre quelque chose de fort à deux. A 50 ans, on en fait plus qu’à 65, l’âge légal de la retraite (67 ans minimum pour nous) nous paraissait trop loin.
L’autonomie de nos 3 enfants nous permettait de partir l’esprit tranquille.

kermotu

Votre expérience de la voile avant le départ :

Fifi : 4 ans d’Optimist, 40 ans de planche à voile, quelques semaines de monocoque en famille, quelques semaines de location de cata aux Antilles, quelques régates d’entrainement d’hiver à La Turbale.

Fofo : des week-ends et des Nav’ sur le bateau paternel, 1 traversée de la Manche A/R vers 15 ans, puis comme Fifi.

Que trouvez vous le plus dur dans cette nouvelle vie à bord ?

Fifi : 1 problème par jour = 1 dépannage par jour
Fofo : le sentiment de perte d’indépendance personnelle (en comparaison à ma vie d’avant)

Avant de partir vous étiez chacun chef d’entreprise, vous avez tout vendu pour partir, vous avez également quitté vos 3 enfants. Est-ce que cela s’est fait naturellement ? 

Après 50 ans d’une vie trépidante, cela ne peut pas se faire naturellement. Pour Fifi, prendre la décision n’a pourtant pas été dure, c’est la mise en œuvre qui a été éprouvante. Pour Fofo, les doutes ressurgissent régulièrement…

Est-ce facile de quitter sa zone de confort lorsque l’on a créé une entreprise qui roule et que l’on a des enfants qui sont grands ? 

Fifi : étonnamment, oui très facile mais totalement absurde car la vente de l’entreprise ne s’est pas faite par dépit mais par envie d’autre chose.
Fofo : Oui, quand c’est le bon moment ! Ce qui a été le cas.

Aujourd’hui lorsque vous regardez en arrière vous trouvez vous audacieux ? 

Oui car on ne rencontre pas beaucoup de cas identiques au nôtre sur l’eau (jusqu’à maintenant..) C’est la première fois que l’on prend une décision qui n’est dictée par RIEN. C’est la première fois que l’on habite là où on veut quand on veut sans être guidé par des choix de carrières ou d’atavismes familiaux.

Kermotu, la retraite en voilier

Vous rendez-vous compte des choix que vous preniez à  cette époque et des conséquences que cela aurait sur votre vie?

Oui car cela a été très réfléchi (7ans) et les conséquences étaient très lourdes.

Qu’est-ce qui vous fait dire que vous avez vraiment pris la bonne décision ? 

Fifi : je trouve toujours que j’ai le plus beau bateau ! Et tous les jours, la meilleure capitaine du monde…
Fofo : je trouve toujours que j’ai le plus beau bateau ! Et tous les jours, le meilleur capitaine du monde…

Quels sont vos plans pour le futur? 

1 an aux Caraïbes encore puis la Polynésie si tout va bien, après… retour au travail ou on continue un peu encore…l’avenir nous le dira !

Philippe, quelqu’un nous a dit que tu n’étais pas du tout bricoleur avant d’acheter ton bateau? Est-ce un handicap ? As-tu fait des progrès ? Prends tu plaisir à réparer, mettre au point maintenant ? Est-ce pour toi un frein à cette vie en mer ou pas du tout ? Que dirais tu à ceux qui ne sont pas les rois de la bricole et qui veulent également acheter un bateau?

Mauvaise info, je SUIS un bricoleur ! mais par obligation et jamais par plaisir, mais depuis Kermotu, je découvre la satisfaction du devoir accompli à chaque problème résolu. Et surtout le luxe d’avoir du temps et de l’utiliser pour résoudre tranquillement chaque nouveau problème.

« Il ne faut pas en avoir peur, tout s’apprend avec le temps »

Florence, être loin de tes enfants est quelque chose qui semble de toucher. Y a-t-il de bonnes surprises à ces nouveaux échanges à distance ? Vous rejoignent ils parfois ? Est-ce un frein pour toi à mettre plus de milles entre la France et Kermotu ?

Fofo : c’est un sacrifice insupportable de s’éloigner mais c’est aussi la vie de voir ses enfants partir de leur coté. Oser lâcher la corde, respecter leur choix tout en les aimant encore plus fort. C’est aussi le choix de resserrer les liens du couple, de vivre et découvrir quelque chose de nouveau, ensemble.

A part Paul, qui partage notre passion de la voile, c’est plutôt nous qui irons voir Inès et Xavier.

Le mot de la fin

Nos 6 premiers mois sont passés à la vitesse de l’éclair ! On a rien compris… mais on adore.

Pour ceux qui se posent des questions : FONCEZ, si vous en avez envie, mais seulement si l’envie est réellement partagée.

« Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, essayez la routine, elle est mortelle! » Paulo Coelho

Site internet : https://kermotu.com

MERCI Sarah, et bon vent à vous 4.